Le coût de nos gosses

Les enfants, la richesse des pauvres ? Hein!?

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Soro Finances perso
22nd septembre 2025

Dans la construction de l’app Soro finances perso, l’une des briques à intégrer est le “poids” de nos proches sur notre portefeuille. C’est donc un sujet que je creuse depuis un bail. Nous avions d’ailleurs abordé le coût des enfants, sous un autre axe, dans cet article.

L’article d’aujourd’hui n’était pas prévu au programme, mais il y a quelques jours, après un rendez-vous patrimonial avec une maman solo, je me suis rendue compte qu’il fallait que j’y revienne.

Cette investisseuse m’avais soigneusement préparée toutes ses charges mensuelles. Nous avons cherché de longues minutes de quelles dépenses pouvaient venir l’écart de plus de 500€/mois entre son reste à vivre théorique (ce qu’il reste après avoir construit son budget) et réel (ce qu’il reste vraiment sur son compte courant).

Ce n’est que plusieurs heures plus tard, le soir venu, que je me suis rappelé qu’elle m’avait donné le nom de l’école que fréquente son fils. C’est une école privée !

Résultat : 266€/mois qui n’avaient pas été comptabilisés. Les 250€ restants proviennent des achats d’uniformes, de matériel scolaire, de shoes à changer tous les 2 mois (ça pousse vite à cet âge)… Son fils est aussi un grand lecteur, son pêché mignon : dévaliser la fnac et cultura plusieurs fois par mois (y a pire comme addiction).

Bref, aujourd’hui on revient sur le vrai coût de nos gosses, à partir de leur naissance. Le coût du pre-partum, on en parlera une autre fois.
Et oui, j’ai bien dit “gosses”. Je vous vois vous marrer, les Québécois (si t’as pas la ref regarde là)!

​​​💯​​ Ce que disent les chiffres officiels

En France, un enfant coûterait entre 160 000 € et 200 000 € de sa naissance à ses 18 ans.
C’est l’estimation qu’on retrouve régulièrement dans les médias, les études de l’Insee, la Drees, du ministère de l’éducation. Cette fourchette peut être mise en perspective avec les compléments de la CAF.

Plus précisément :

  • La moyenne nationale tourne autour de 680 €/mois, soit 8 160 €/an, donc 146 880 € sur 18 ans.

  • Une famille aisée pourra atteindre 231 000 €

Mais ce chiffre est théorique. Il se base sur des moyennes, des modélisations, des paniers types. Il oublie tout ce qui déborde des cases : les imprévus, les choix de scolarité, les cadeaux “non essentiels”, ou tout ce qui relève de la logistique invisible du quotidien.

​​​🤯​ Ce qu’on oublie (ou qu’on ne voit pas)

Il y a les charges fixes. Et il y a les coûts qu’on n’ose pas vraiment appeler des “dépenses”, mais qui grignotent lentement nos finances. Voici une liste non exhaustive, mais très concrète :

Vie quotidienne

  • Chaussures à changer tous les deux mois : coût moyen d’une paire 50€, soit 300 €/an. Et si ton mini-toi fait du sport, double la note.

  • Courses supplémentaires : un enfant de plus, c’est en moyenne +22 % sur le budget alimentaire. Ajoute les goûters improvisés à la boulangerie, ou les “maman j’ai faim” en sortant du karaté, alors que tu passe devant le McDo.

  • Fournitures scolaires : le panier de rentrée pour un élève de 6ème tourne autour de 211 € en 2025. Les prix des fournitures ont augmenté de 10 % depuis 2021. Chaud 🔥​.

  • Anniversaires des copains : une moyenne de 15 €/cadeau, soit 100 à 150 €/an si ton enfant est sociable.

Scolarité et extras

  • École privée : la mensualité moyenne d’un établissement sous contrat est d’environ 250 € à 400 €/mois, selon la ville. Ce à quoi s’ajoutent les uniformes, sorties, etc.

    Alors, ça peut sembler un choix accessible à certaines élites, basé sur les taux de réussite ou la classe sociale, mais parfois cette solution est simplement pragmatique.
    Par exemple, mon investisseuse, maman solo, est infirmière et vit dans une zone où les grèves nationales et locales sont très suivies. Mettre son fils en école privée est pour elle une garantie que l’école pourra l’accueillir même en cas de mouvement social. Elle n’est donc pas obligée de se faire remplacer au pied levé (ou pas) à l’hôpital.

  • Frais de scolarité publique “hors enseignement” (cantine, garderie, fournitures, etc.) :

    • École primaire : ≈ 580 €/an

    • Collège : ≈ 890 €/an

    • Lycée : ≈ 1 160 €/an

  • Activités extra-scolaires : un sport ou une activité artistique coûte entre 150 et 500 €/an selon les cas. Ne pas oublier l’équipement, parfois plus cher que l’activité.
    Des amis, parents de jumeaux me disaient dernièrement, qu’heureusement que leur garçon avait choisi le foot parce que la petite a commencé l’équitation et que ça leur revenait plus de 4 fois plus cher que le foot!

  • Soutien scolaire : un cours particulier coûte entre 20 et 45 €/h. À raison de 2h par semaine, c’est 160 à 360 €/mois.

  • L’organisation de fêtes d’anniversaire, les cadeaux de Noël, les sorties le week-end ou les vacances : trop cher, mais on aime tellement voir leur sourire quand on leur fait plaisir 😇!

  • Santé physique et mentale : après remboursement des soins par la sécu et ta mutuelle il peut rester un reste à charge conséquent pour les lunettes, l’orthodontie, la psy, etc. Passer au niveau supérieur de ta mutuelle, ou à une surcomplémentaire peut valoir le coup.

Impact sur les parents

  • Temps partiel (passage à 80 %) pour un mercredi libre : perte de salaire annuelle estimée entre 3 000 et 6 000 €, selon le revenu brut initial.

  • Congés enfant malade : pas toujours indemnisés à 100 %, et pas toujours acceptés sans jugement. Ce sont souvent les femmes qui les prennent 70 % du temps, selon la Drees.

  • Coûts “de survie” du parent : Livraisons de plats à emporter, craquages shopping et sorties improvisés : 50 à 100 €/mois non budgétisés, voire plus.

🕵️‍♀️​ Pourquoi ça passe sous le radar ?

Parce que ce ne sont pas des dépenses linéaires. Parce qu’on ne les isole pas dans notre budget. Parce qu’on pense que ce sont des “dépenses de vie courante” alors qu’elles sont clairement liées aux enfants.

Et aussi, soyons honnêtes : parce qu’on n’a pas trop envie de faire le calcul.

Il y a quelque chose d’un peu tabou à comptabiliser l’impact financier de nos enfants. Comme si c’était un manque d’amour, ou un reproche. Et quand on fait son budget, on oublie qu’un ado peut coûter plus cher qu’un loyer.
Pour moi c’est clair, ce sont des passifs adorables, et ils deviendront des actifs financiers dès lors qu’ils seront mis à contribution pour payer mon EHPAD ​😈​.

​🤔​​ Est-ce qu’on peut y faire quelque chose ?

 Pas tout, mais un peu.

Non, on ne va pas budgétiser chaque goûter volé ou chaque paire de chaussettes.
Mais on peut mieux objectiver, anticiper, et surtout accepter.

Quelques pistes :

  • Créer une catégorie “enfant” dans ton budget, distincte des “courses” ou des “loisirs”.

  • Anticiper les pics de dépenses : rentrée scolaire, vacances, Noël, activités.

  • En parler : à son·sa partenaire (pourquoi porter seule un “fardeau” si on peut le partager), à un.e conseiller.e, à un.e assistant. social, sur les forums.

  • Et ne pas oublier que ces coûts évoluent : un bébé, un pré-ado, un lycéen : ce ne sont pas les mêmes dépenses.

✅​​ En résumé

Le chiffre officiel de 160–200k€ est une base… mais il oublie tout ce qui fait le quotidien réel d’un parent. Si on ajoute les frais invisibles, émotionnels, sociaux, logistiques, on monte facilement à 250 000 € ou plus.

Ce coût n’est pas linéaire : les 0-3 ans coûtent surtout en logistique, les 12-18 ans explosent les extras (activités, fringues, techno, études…).

Bref, nos enfants ne sont pas une ligne dans un tableur Excel, Ok. Mais ils ont un impact financier réel ( et clairement ce sont des passifs) qu’on soit en couple, parent solo (ils pèsent encore plus lourds), en garde alternée ou famille recomposée.

Mieux comprendre ce que ça représente, c’est se donner les moyens de naviguer ces années sans stress budgétaire permanent. C’est aussi un acte de soin envers soi, pas un désaveu de son rôle de parent.

C’est tout pour aujourd’hui, je te dis à très vite💖

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